lundi 8 mai 2017

Les 2 soeurs

Elles attendaient sa visite avec impatience. Il était, pour elles, comme un grand frère bienveillant de qui elles s’ennuyaient. Marthe voulait que tout soit parfait et Marie avait promis de l’aider. Et Marie avait fait un peu sa part, mais pas autant que Marthe aurait voulu. C’était bien sa sœur Marie : gentille, mais un peu rêveuse. Tout le monde aimait Marie. Elle n’était pas la femme la plus efficace, mais, comme on dit souvent, elle avait le cœur à la bonne place.
Marthe s’en faisait parfois pour elle, et pour son frère Lazare aussi. Du plus loin qu’elle pouvait se rappeler, Marthe avait toujours été la plus responsable de la famille. Elle avait réalisé plus vite que les autres que, pour devenir un adulte, il fallait prendre ses responsabilités. Tout le monde se confiait à elle et lui faisait confiance. S’il y avait une tâche à accomplir « demandez à Marthe ». Elle était fière de ce statut de femme qui savait où elle allait et d’organisatrice hors pair. Mais parfois, elle avait l’impression que personne ne s’intéressait vraiment à elle. Donc, inconsciemment, elle en faisait encore plus pour être remarquée.
Mais ce n’était pas la même chose avec leur invité. Lui, il la voyait comme quelqu’un d’important : il ne voyait pas juste son travail. Il voyait plus loin, et ça lui faisait du bien. Pour Marthe, et pour Marie aussi d’ailleurs, c’était un invité vraiment spécial. Alors, raison de plus pour « mettre le paquet »!
À son arrivé, les deux sœurs l’accueillirent avec joie. Marie restât avec lui, alors que Marthe s’empressât de terminer les préparatifs. Mais, oh, qu’il y avait beaucoup à faire! Marthe commença  à être irritée. Et Marie, elle, profitait du moment à écouter leur ami, alors que Marthe allait ici et là dans la maison. Il vint un moment où Marthe en eût un peu assez d’être celle qui courait partout, plutôt que de laisser les autres faire le travail. Elle tentât d’influencer leur ami à pousser Marie à l’aider. Après tout, il comprendrait que ce n’était pas juste que ce soit rien qu’elle qui s’occupait des choses importantes. Mais sa réponse l’étonna. Il lui dit en la regardant avec toute la tendresse du monde :
« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Or, une chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée. »
Jésus ne voulait pas un repas de Prince, une maison impeccable et tous les honneurs que Marthe voulait lui faire. Il voulait juste passer un bon moment avec ces deux sœurs qu’il considérait comme les siennes.
Cette histoire de la Bible nous parle encore aujourd’hui de bien des façons. Mais ce qu’elle ne veut pas dire, c’est de laisser tomber nos responsabilités. Il s’agirait plutôt d’établir nos priorités.
Combien de fois nous arrive-t-il de vouloir si bien faire, par exemple avec nos enfants et ceux qui nous sont chers, que nous manquons l’essentiel.
Vos enfants n’ont pas autant besoin d’une maison bien astiquée, de repas équilibrés et délicieux, que de vous, votre présence. Vos amis peuvent apprécier que vous leur rendiez service, mais ce qu’ils apprécient encore plus, c’est que vous vous intéressiez à eux, à ce qui leur arrive. Vos invités aiment bien que vous leur cuisiniez un repas spécial, mais ils aimeront davantage que vous soyez cordial et que vous preniez le temps de leur parler et, surtout, de les écouter. Votre femme appréciera que vous lui rendiez service, que vous fassiez votre part dans la maison et même que vous lui apportiez des fleurs à l’occasion (m’aimez-vous mesdames?). Mais elle préférera que vous lui parliez  de ce que vous vivez, de vos émotions, pas de votre emploi du temps, ni du temps qu’il fait dehors. Et montrez-lui….que vous vous intéressez à elle.

Et, de même, vous pouvez faire des choses merveilleuses pour Dieu, mais si vous ne vous intéressez pas à Lui, vous manquez un peu le bateau. La prière, ce n’est pas tant de demander (pour vous, pour les autres), mais de passer un moment avec Lui et essayer de savoir ce qu’Il veut, ce qu’Il aime, ce qu’Il a à nous dire.
N.B. Ce texte est tiré d'une revue où j'ai publié il y a quelques années: Actes 29.

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